dimanche 10 mai 2015

Lettre du père d’Hossein Ronaghi au procureur de Téhéran – 6 avril 2015



Monsieur le procureur du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Monsieur Jafari-Dolatabadi,


Monsieur,

Les autorités ont l’intention d’hospitaliser mon fils Hossein Ronaghi à l’hôpital universitaire Shohada-ye-Tadjrish sans nous demander notre avis, et je ne peux permettre qu’il y soit transféré hors de notre présence.

Nous sommes inquiets ; les autorités pourraient prescrire des traitements et lui injecter des médicaments qui mettraient davantage encore sa vie en danger pour ainsi en finir avec lui. J’ai informé les autorités de la prison ainsi que l’inspection pénitentiaire et Madame Hassani du bureau de suivi du Procureur que l’hôpital Shohada-ye-Tadjrish est un établissement généraliste d’enseignement qui n’est pas spécialisé en néphrologie.

J’avais déjà demandé de ne pas hospitaliser mon fils Hossein sans ma permission. On doit me tenir informé de l’état de sante de mon fils et m’impliquer dans les décisions y afférentes. Mon fils a de nouveau besoin d’être hospitalisé et je dois agir rapidement pour éviter ce qui s’est passé la dernière fois : il a perdu l’usage d’un de ses reins.

Le mois dernier, on a interdit l’hospitalisation d’Hossein et on ne lui a donné aucun de ses médicaments ; son état de santé s’est donc encore détérioré. Et maintenant que son état s’est aggravé à cause des décisions de certains responsables, on veut l’hospitaliser au centre d’enseignement de Shohada-ye-Tadjrish, un établissement qui n’est pas spécialisé dans ce dont souffre Hossein.

Lors de sa dernière hospitalisation à l’hôpital Baghiyatallah, les médecins ont recommandé son opération et les ordonnances étaient disponibles. Malheureusement, on ne nous en a pas informés, on nous a tout caché et Hossein a perdu l’usage d’un rein. Les fonctionnaires qui ont ainsi agi sont directement responsables de la dégradation de l’état de santé d’Hossein.

J’ai contacté le bureau du procureur, l’inspection pénitentiaire et les autorités de la prison pour leur dire que je m’opposais à l’hospitalisation de mon enfant à l’hôpital Shohada-ye-Tadjrish. On doit nous dire quand ils ont l’intention de transférer Hossein pour que nous soyons à ses côtés. Car nous ne faisons pas confiance à certains fonctionnaires et ils pourraient profiter de notre absence pour se débarrasser d’Hossein.

Je vous demande donc, Monsieur le Procureur, de diligenter une enquête pour éviter que la vie de mon fils soit mise davantage en danger et pour mettre fin dès que possible à son incarcération.

Je vous prie de croire, Monsieur le Procureur, à l’expression de mes salutations les plus sincères.

Seyed Ahmad Ronaghi-Maleki, père du prisonnier politique Hossein Ronaghi-Maleki

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